lundi 6 octobre 2008

Comment avancer l'âge au vêlage de mes génisses ?

Il faut inséminer les génisses de quinze mois avec un développement suffisant pour ne pas compromettre les conditions du vêlage. Deux critères permettent d'identifier les animaux aptes : un poids évoluant entre 380 kg et 420 kg, ou un tour de poitrine de l'ordre de 170 cm. Ce dernier repère n'est applicable qu'en prim'holstein. Il n'existe pas de référence similaire pour les autres races. Sélectionner de tels animaux ne suffit pas. Il faut également s'appuyer sur leur capacité à réaliser, au pâturage, une croissance de l'ordre de 1 000 g par jour au lieu de 800 g habituellement. A condition de limiter la croissance hivernale entre 600 et 700 g par jour par une alimentation restreinte. Elle repose sur du foin de prairies naturelles de valeur nutritive moyenne, bien conservé et à volonté, complété par l kg à 1,5 kg de concentré par jour, par exemple un aliment (fermier ou acheté) pour jeune bovin ou une VL 2,51. Cette alimentation restreinte oblige l'animal à dépenser moins d'énergie et de protéines pour son entretien et sa croissance. L'adaptation à ces conditions plus drastiques se constitue progressivement. L'animal conserve ensuite cette capacité pendant autant de mois qu'il l'a acquise, si bien que lorsqu'il reçoit une ration de meilleure qualité et en quantité plus importante, il la valorise bien mieux. D'où son très bon niveau de croissance. C'est ce qui se produit durant le pâturage. En été, celuici peut être complété par le fourrage déjà distribué aux vaches (ensilage d'herbe ou de maïs) ou par du foin et des concentrés si aucun silo n'est ouvert.
 
Certes, parallèlement à cet accroissement de troupeau, doivent être prévus des stocks fourragers supplémentaires, par exemple quelques hectares de maïs en plus, l'ensilage de blé en juin, etc. La campagne 2009-2010 peut également être anticipée. Il suffît de préparer les veaux à être inséminés à l'âge de quinze mois, à l'automne prochain. Pour cela, du sevrage à trois mois, ils devront absolument recevoir 2 kg de concentrés en complément d'un foin de première coupe, bien conservé et appétent, distribué à volonté. A quatre mois, la quantité de concentrés sera augmentée à 2,5 kg, puis à 3 kg à cinq et six mois. L'obj ectif est qu'ils atteignent à six mois 30 % de leur poids vif adulte ou, en holstein, un tour de poitrine d'environ 130 cm. » 

Bien traiter la diarrhée du jeune veau : l'analyse est indispensable !

La diarrhée est la maladie de loin la plus fréquente chez les jeunes veaux : environ un nouveau-né sur 5 est touché au cours du premier mois de vie. Les conséquences peuvent être dramatiques puisque 10% des animaux atteints meurent ; à l'échelle d'un élevage, la mortalité atteint parfois des valeurs beaucoup plus élevées.
Les diarrhées du jeune veau sont le plus souvent d'origine infectieuse ; une vingtaine d'agents responsables sont identifiés et peuvent être classés en trois groupes : bactéries (colibacilles, salmonelles, ...), virus (rotavirus, coronavirus,virus de la BVD...) et parasites (cryptosporidies,coccidies, Giardia). Dans certains cas, aucun agent infectieux n'est en cause, la diarrhée résultant d'une mauvaise digestion du lait ;on parle alors de diarrhée alimentaire.
 
Le recours obligatoire à l'analyse

Rien ne ressemble plus à une diarrhée de veau qu'une autre diarrhée. Bien sûr, certains éléments permettent d'orienter vers une cause plutôt qu'une autre (âge à l'apparition de la diarrhée, déshydratation, mortalité, aspect des fèces...) mais aucun signe spécifique  ne  permet  de connaître avec certitude l'agent responsable. Ceci est d'autant plus gênant que les médicaments à utiliser sont très différents selon qu'une bactérie, un virus ou un parasite est en cause. Ainsi, l'utilisation d'antibiotiques n'a pas d'effet en présence d'un virus ; la vaccination des mères ou des veaux est inutile si seul un parasite est en cause... Pour un même groupe d'agents, le traitement peut aussi être très variable : par exemple, la cryptosporidiose ne se traite pas avec le même médicament que la coccidiose ou la giardiose. Pour être certain du diagnostic, et donc pouvoir mettre en place un traitement efficace, il faut réaliser un prélèvement de matière fécale et le faire analyser pour découvrir la cause de la diarrhée. L'analyse permet également de vérifier si un seul agent est impliqué ou si, au contraire, plusieurs respon¬sables sont associés.

Les cryptosporidies, agents n°l

Les enquêtes les plus récentes réalisées en France montrent que les cryptosporidies, seules ou associées, sont les agents les plus souvent isolés : elles sont retrouvées chez 40% des veaux diarrhéiques, et même une fois sur deux pour les veaux allaitants. Les cryptosporidies ont été longtemps sousestimées du fait de l'absence de recherche spécifique ; seule l'analyse des matières fécales peut confirmer leur présence.
Parmi les autres parasites, l'implication de Giardia semble croissante mais celuici ne fait que rarement l'objet    d'une recherche.
 
Quant aux coccidies, elles ne sont identifiées qu'à partir de 3 semaines d'âge. Les résultats des laboratoires confirment aussi l'importance des colibacilles. Mais il ne s'agit pas uniquement du "fameux" colibacille K99 (=F5), responsable de la diarrhée avec déshydratation vers 2 jours d'âge. Dans la plupart des régions, à la fois en élevages laitiers ou allaitants, il est dépassé en fréquence par d'autres colibacilles : le CS31A en particulier, parfois le FY (=F17) ou le F41. Contrairement au K99, les colibacilles CS31A, F41 et FY ne sont pas toujours recherchés. Or, là encore, on ne peut trouver que ce que l'on cherche : l'analyse doit donc être la plus complète possible pour ne pas "passer à côté" d'un agent. Les colibacilles CS31A, F41 et FY sont assez régulièrement associés aux cryptosporidies. Enfin, rotavirus et coronavirus sont les virus les plus fréquemment identifiés. Leur association avec les cryptosporidies ou les colibacilles n'est pas rare. Le virus de la BVD peut aussi être impliqué, en particulier sur les veaux à viande.

Privilégier la prévention

La maîtrise des diarrhées du jeune veau est fondée sur la mise en place de mesures visant d'une part à limiter la contamination des animaux, d'autre part à augmenter leurs défenses. La limitation de l'infection des animaux suppose une bonne conception des bâtiments d'élevage (aire de vêlage, local spécifique pour les veaux, surface suffisante, respect des normes pour la circulation d'air,...), un entretien régulier (paillage, désinfection) et une bonne gestion des lots d'animaux (respect des normes de densité, pas de mélange entre classes d'âge, séparation des malades, ...). Le renforcement des défenses des veaux est fondé sur la prise précoce et en quantité suffisante d'un colostrum de bonne qualité. Les vaches en fin de gestation doivent être vaccinées pour transmettre au veau une protection spécifique. Les vaccins existants sont maintenant assez largement utilisés ; ils protègent contre les rotavirus, les coronavirus, le virus de la BVD et certains colibacilles. Par contre, aucun vaccin n'est disponible contre les cryptosporidies, agent n°l des diarrhées du veau. Longtemps dépourvue de traitement spécifique, la cryptosporidiose peut désormais être contrôlée à l'aide d'un médicament commercialisé par le laboratoire INTERVET. Le traitement préventif des nouveaunés doit débuter le plus rapidement possible, dans les 48 premières heures de vie. Il doit être mis en place dès l'apparition des premiers signes de la maladie dans l'exploitation. Dans tous les cas de diarrhée chez le veau, il est indispensable d'en découvrir les agents responsables. C'est pourquoi l'intervention rapide de votre vétérinaire est un gage d'efficacité : grâce à une analyse, il pourra sans attendre vous proposer le traitement le plus efficace.

La préparation au vêlage des vaches laitières

On ne parle pas assez de la préparation au vêlage sur un plan purement alimentaire pour les vaches laitières.
Et pourtant, tout écart se paye cash durant la lactation et à la mise à la reproduction suivante :
  • Des besoins alimentaires élevés en fin de gestation liés à la croissance importante du veau le dernier mois de gestation (surtout en protéines, principalement PDIA)
  • Le besoin de garder une capacité d'ingestion importante, alors que le tractus génital augmente considérablement de volume et empiète sur l'espace réservé à la panse
  • Le besoin de garder une flore microbienne en état d'agir
Ces trois éléments peuvent de façon combinée ou individuelle sérieusement influer sur l'avenir de la vache, tant sur les plans santé, production que reproduction.

Mes conseils : 

N'abandonnez pas vos vaches taries sur des patures de regain abondant, sans autre forme d'alimentation :
  • L'herbe transiterait alors trop rapidement, ce qui pénaliserait la capacité d'ingestion de la vache en début de lactation. Elle n'est déjà que de 80 % de son maximum au vêlage.  Préférez une pâture rase, avec un ratelier de foin.
  • De plus, si la ration de la vache en production est constituée de fourrages riches en amidon, ce n'est pas la même flore microbienne qui pourra la valoriser. Apportez dans une auge 10 kg brut de la ration mélangée des vaches en production les trois dernières semaines, le temps de rétablir la flore nécessaire.
  • Apportez une complémentation en vitamine E et en sélénium : ce sera trés utile pour les défenses immunitaires de la vache fraichement vêlée. 
  • Un apport de magnésium peut aider au vêlage, mais aussi et surtout à la l'expulsion du placenta.
La vache, juste aprés parturition est déjà soumise à : 
  • des bouleversement hormonaux,
  • une perte importante de poids,
  • un démarrage de la lactation,
  • un retour en salle de traite,
  • un appétit réduit, 
  • un décalage entre les apports et les besoins énergètiques ....
Il faut donc éviter tout ce qui pourrait agraver cette situation. Et bien entendu, nous ne nous focalisons ici que sur la partie alimentation (ou tout au moins une partie) qui constitue l'abécédaire de l'éleveur laitier.

Les mouches et les veaux ne font pas bon ménage...

Lors de visites d'élevages, c'est vrai qu'on voit de tout...
Un bâtiment veau est par définition plus sujet aux mouches : le lait les attirent et le bâtiment peut bien vite se retrouver envahi si on n'y prend pas garde. De formaidables solutions existent quant au traitement des batiments, avec des matières actives larvicides, car ne l'oublions pas : les mouches visibles ne sont qu'une petite partie de ce qui est potentiellement possible d'avoir.
Ces insectes sont de redoutables vecteurs de pathologies, et une forte concentration nuit fortement au confort des animaux et à leur bien être.
Je vous laisse donc à disposition ce document PDF contenant quelques photos d'une élevage où le bâtiment est pourtant parfait, hormis ce petit détail...


samedi 4 octobre 2008

Fiche technique de la pulpe de betterave

Comme nous allons aborder un peu plus tard une série d'article sur l'engraissement à base de pulpe de betterave, je vous propose dores et déjà les valeurs du produit.



Valeur énergétique de la pulpe de betterave surpressée

Malgré la forte teneur en cellulose brute de la pulpe de betterave surpressée, la digestibilité
de la matière organique chez les ruminants est relativement élevée (de l’ordre de 82 à 83 %)
du fait de sa faible teneur en lignine des parois, conférant à cet aliment une bonne valeur
énergétique. Cette valeur énergétique est néanmoins fortement influencée par la teneur en
matières minérales de la pulpe :

MM (% de la MS)                5         8.5              13
UFL (/kg MS)                   1.06     1.01            0.95
UFV (/kg MS)                   1.05     0.99            0.92

Valeur azotée de la pulpe de betterave surpressée

PDIA : 28 g / kg MS                       Lysine : 5 à 6,3 g / kg MS
PDIN : 60 g / kg MS                       Méthionine : 1,8 à 2,3 g / kg MS
PDIE : 84 g / kg MS 

Chez les ruminants, la digestibilité apparente des matières azotées de la pulpe de betterave
surpressée est de 55 % (tables INRA 1988), ce qui lui confère une valeur MAD de 54 g / kg
de MS.
Ces matières azotées sont assez peu dégradables dans le rumen : leur solubilité en solution
tampon varie de 10 à 15 %, tandis que les mesures de fermentescibilité en rumen artificiel
sont légèrement supérieures : de 16 à 25 %. Il est à noter que des pulpes surpressées mal
conservées en ensilage peuvent présenter des valeurs de solubilité supérieures (18 à 20 %).
La digestibilité réelle des protéines alimentaires a été estimée à 75 % environ. Les matières
azotées de la pulpe de betterave surpressée sont bien pourvues en acides aminés essentiels
lysine et méthionine.

Valeur d'encombrement de la pulpe de betterave surpressée

UEL : 1,05 / kg MS
UEB : 1,05 / kg MS
UEM : 1,63 / kg MS

L'encombrement que la pulpe de betterave provoque dans le rumen est inférieur à celui de nombreux fourrages. La pulpe sèche est très bien consommée par tous les ruminants, même par de jeunes animaux.

Engraisser ses taurillons au corn gluten feed...

A priori, au vu des valeurs du produit, il ne me parraissait pas concevable d'engraisser des taurillons avec ce type de produit. En effet, la ration d'un taurillon en début d'engraissement tourne autour de 16 % de MAT en engraissement et 14 % MAT bien souvent en finition.
ARVALYS a donc réalisé un essai dont les premiers résultats sont publiés.

Le « CORN GLUTEN FEED »

Ce coproduit est issu de la transformation du maïs dans l’industrie amidonnière.
Il est constitué d’enveloppes de grains de maïs après extraction d’une partie de l’amidon, des germes et des protéines, additionnés d’extraits solubles de maïs. Il se présente sous forme humide (42 % MS à la distribution) et présente une valeur énergétique élevée (1,13 UFV/kg MS), une teneur importante en azote (21 à 22 % MS) et en phosphore (10 g/kg MS).

Le déroulement de l'essai :

Après une première saison au pâturage sous la mère sans complémentation, 30 broutards sevrés à 9,1 mois (390 kg de PV) sont engraissés en stabulation libre. Le Corn Gluten Feed est distribué à volonté et complémenté quotidiennement par 2 kg de pulpe de betteraves déshydratées et de 150 g de CMV (sans phosphore). Comme préconisé dans les rations céréales, les jeunes bovins (JB) ont à disposition permanente, de la paille de blé de qualité à volonté et des pierres de sel. La transition alimentaire se déroule sur 8 semaines (augmentation de 1 à 1,4 kg brut de CGF par semaine).
Des consommations importantes et des bonnes croissances En moyenne (sur les 20 premiers JB abattus), l’ingestion se situe à 9,64 kg de matière sèche par jour (hors paille) soit environ 1,20 kg de MS supplémentaire par rapport à une alimentation à base de blé aplati (bandes 2005-2006 et 2006-2007). La vitesse de croissance est améliorée d’environ 110 g/j et se situe à un très bon niveau (1836 g/j). Cette performance est la meilleure connue sur JB à St Hilaire (1720 g/j et 1712 g/j sur les deux bandes précédentes).
Globalement, l’efficacité alimentaire de ce régime est quasiment identique à celle obtenue avec les régimes secs à base de céréales (indice de consommation hors paille : 5,1 kg MS).
Sur le plan sanitaire, le CGF humide ne semble pas poser de problème particulier. Bien conservé, cet aliment est très bien consommé. Il faut néanmoins tenir compte de sa richesse en phosphore pour adapter l’apport de CMV.
Des résultats d’abattage améliorés Il ne s’agit pas d’un essai proprement dit, mais on peut comparer les résultats de la bande observée à ceux des deux dernières années ; 2 points attirent l’attention :
  • une augmentation du rendement commercial d’ 1,6 points
  • une amélioration de la conformation : + 1/3 de classe
Ces résultats sont incomplets et restent le fruit d’une seule année d’observation. Pour valider les premières tendances, un essai comparatif doit être mis en place. Les résultats économiques concernant l’ensemble de la bande, et tenant compte des consommations réelles pourront être calculés et présentés prochainement.

Physiologie de l'alimentation du veau

Afin que vous puissiez mieux comprendre l'importance des différentes phases de l'alimentation du veau, je vous ai trouvé un document PDF qui explique l'évolution de l'appareil digestif de l'interressé.

Vous y trouverez aussi :
  • des informations sur l'importance de bien faire boire le colostrum, 
  • des exemples de plans d'alimentation en fonction du nombre de buvées,
  • des informations importantes sur la préparation de la buvée (T° et temps de brassage nottament)
Attention

Je n'ai pas voulu modifier le document initial. Toutefois, le chapitre sur le concentré fermier me gène énormement. En effet, dans divers essais Belges qui m'ont été confiés, l'apport de céréales sur de jeunes animaux peut provoquer une kératinisation des papilles ruminales. C'est pour éviter cela que les aliments spécifiques premier age contiennent des amidons pré cuits. De plus, des sources de protéines trop solubles peuvent aussi perturber le développement du futur rumen.
D'autre part, j'insiste sur le fait que le foin ne doit pas être présenté aux veaux avant le sevrage. Tant que le veau n'est pas devenu un ruminant (ce qui est rendu possible par la consommation de l'aliment premier âge), il n'est pas capable de bien digérer ce fourrage. Son ingestion ne fait qu'encombrer le rumen et prendre la place du concentré, primordial durant cette période d'élevage.


Alimenter ses veaux au lait YOGOURT

Le lait au yaourt est un lait cru et froid, issu de l’ensemble du troupeau, qui fermente grâce à l’apport de bactéries lactiques (yaourt nature) pour obtenir un produit prédigéré destiné à l’alimentation des veaux.

1. La technique :

Avant les premiers vêlages, l’éleveur réalise, dans un vieux tank à lait de 250 litres, son mélange qui va servir toute la période d’allaitement des veaux. Il prépare un fond de cuve (cinquante litres de lait environ), ajoute six yaourts, laisse fermenter une journée, puis complète le tank, attend encore une journée et c’est prêt à l’emploi.
L’éleveur travaille toujours avec son tank plein, peu importe le nombre de veaux à faire boire. Tous les jours il remplace la quantité utilisée en priorité par du lait non commercialisable, sauf celui contenant des antibiotiques.
L’éleveur distribue la buvée dans des bacs collectifs (environ 4.5 litres par veaux) une seule fois par jour.
Pendant la période hivernale, en raison des températures basses, l’éleveur ajoute dans le tank, un à deux yaourts nature ou aux fruits par semaine, afin de maintenir une bonne fermentation.

2.  Les avantages de la technique :
  • La technique du lait yogourt permet de simplifier la phase lactée des veaux. En fonction d’un plan d’alimentation prédéfini, l’éleveur allie efficacité et simplicité de la technique à mettre en oeuvre.
  • La distribution du lait yogourt et froid permet une certaine souplesse lors de la buvée.
  • Cette dernière peut être déconnectée de la traite et une seule distribution par jour est suffisante.
  • Une forte diminution des diarrhées est constatée par l’utilisation du lait fermenté.
  • Le coût de l’installation est peu important.
  • Les veaux élevés avec la technique du lait yogourt ont une très bonne croissance pendant la phase lactée.
  • Le nettoyage des bacs se fait une fois par semaine, voire toutes les deux semaines.
3. Les inconvénients de la technique :
  • La température reste le facteur limitant de cette technique. En dessous de douze degrés une bonne fermentation est difficile à obtenir, prévoir donc un local isolé. Dans notre région, la période hivernale peut être un frein à la mise en place de la technique.
  • Pour maintenir une bonne fermentation, un minimum de fond de cuve est nécessaire, 20 % pour les température > à 20 °C et 30 % pour une température < à 12 °C.
  • Le lait contenant des antibiotiques détruit les ferments du lait yogourt.
  • En cas d’utilisation de bac à tétines, ces dernières sont spécifiques et les points de vente sont peu nombreux.
4. Conclusion :

«C’est une technique qui est encore peu utilisée. Elle est très simple à mettre en oeuvre et elle permet une certaine souplesse d’utilisation. De plus, le lait fermenté est bien adapté à la digestion du veau, il permet toujours de bonnes croissances et une quasi disparition des problèmes sanitaires. Ceci n’est pas toujours le cas avec du lait entier ou du lait en poudre . A âge identique, les génisses élevées au lait yogourt restent toujours plus lourdes, ce qui est un avantage surtout lorsqu’on recherche un vêlage précoce. Par rapport à la technique développée par les Bretons, cet élevage a amené certaines modifications qui permettent de simplifier la technique :
  • un volume de préparation constant, quel que soit le nombre de veaux en phase lactée.
  • un fond de cuve important, d’où une fermentation facilitée en période de froid.
  • une cuve isolée (tank) pour réduire les fluctuations de température.
  • un bac collectif, sans utilisation de tétines ».
Pour en savoir plus : www.inst-elevage.asso.fr

Le colostrum est un aliment indispensable pour le veau !

On me dit bien souvent sur le terrain qu'un protocole de vaccination a été mis en place contre les maladies néonatales, mais que la satisfaction n'est au rendez vous. Je peux comprendre l'insatisfaction des éleveurs qui ont investi argent et temps pour ne plus avoir de soucis, mais qui ne voient aucune amélioration. Toutefois, la vaccination n'est qu'une partie du travail, et la plus facile. 
Le rôle de la vaccination est d'enrichir le sang de la mère en anticorps, qui feront partie du colostrum. Les anticorps en question ne sont donc pas transmis pas le cordon ombilical. Il est important de signaler, que pour avoir un colostrum de qualité, c'est à dire riche en anticorps, il faut penser à une bonne complémentation des vaches en préparation au vêlage avec des protéines protégées de type PDIA. En effet, un anticorps est une chaine de protéines : il faut donc apporter de la matière première pour leur production !
Ce premier point peut dores et déjà être une cause d'échec.
Le second point est la prise colostral par le jeune veau : une fois le colostrum bu, les anticorps qu'il contient doivent passer la barrière intestinale rapidement. En effet, ils n'ont que peu de temps aprés la naissance pour passer cette barrière. Passé le premier jour, la preméabilité a déjà fortement baissé. 
Au bout d'un certain temps, les anticorps seront purement et simplement métabolisés comme de simples protéines pour la nutrition du veau.
Le délai est aussi et surtout un point important dans le sens où ces anticorps doivent servir de modèle pour le veau, de façon à ce qu'il sache les fabriquer. Or tans que cette production n'est pas entamée, le système immunitaire du veau se retrouve sans défenses, et le premier passage virale lui sera alors fatal. La vaccination aura alors été inutile.
Je vous laisse sous l'article, un document PDF trouvé sur internet qui traite de la prise colostrale.



mercredi 1 octobre 2008

Les co-produits dans l'alimentation des bovins.

Il y a deux façons d'aborder les coproduits :
  • sur un plan commercial, et toutes les dérives sont possibles !
  • sur un plan technique, et tou devient possible.
Pour ma part, je pense fortement que l'utilisation massive de coproduits dans les rations est bien plus qu'un effet de mode : c'est une contrainte économique !
Aujourd'hui, on cherche la ration moins chère qui va permettre de réaliser des performances canons ! Il suffit de visiter les exploitations pour comprendre : silo de drèches de brasseries, de corn feed...
Régulièrement, de nouveaux coproduits sont proposés aux éleveurs : okara, wheat feed, ... Je pense qu'il faut être présents pour accompagner les éleveurs dans leur utilisation et éviter les dérives faciles et dangeureuses.
C'est pour cette raison que j'avais demandé à Thomas GUINAY de faire une intervention sur les coproduits qu'il commercialise chez BONDA.




L'indice de fibrosité en complément pour le calcul des rations

Calculer une ration pour une vache consiste avant tout à prendre en considération les besoins d'un ruminant avant ceux d'une productrice laitière ou d'un taurillon.

Ces besoins sont simples :
  • du carburant pour la flore du rumen (azote et énergie fermentescibles)
  • de la fibre pour stimuler la rumination
Or, le taux de cellulose de la ration ne reflète pas forcement le niveau de cellulose efficace. Pour cela, on a besoin d'une autre mesure : l'indice de fibrosité.

Alain DAVIO, responsable ruminant chez DUMOULIN m'a fait l'amitié de venir débattre sur ce sujet lors des dernières Bov'idées. Son explication permet de mieux comprendre !



L'acidose, l'énemi numéro un de l'éleveur expliquée en images...

Comme chacun sait, l'acidose est une maladie métabolique engendrée par la digestion de la vache elle même ! En effet, lors de la digestion, elle produit des acides, les AGV (acide acétique, acide propionique, ...) qui acidifient le milieu ruminal.
Or, les protozoaires qui vivent dans le rumen n'ont pas tous les même exigences de ph, et une saine concurence existe, notament entre les bactéries cellulolytiques et les bactéries amylolytiques.
En temps normal, la vache s'auto régule par le biais de la rumination : en ruminant, la vache produit de la salive, elle même riche en bicarbonate de soude, qui vient alors jouer un rôle tampon. Or pour avoir rumination, il faut un stimuli physique qui ne peut être réalisé que par une fibre assez rigide contre la paroie du rumen.

Je vous propose quatre exposés de 2007 :
  • Bruno MARTIN, à l'époque ingénieur chez INZO°
  • Pascal BARBIER, à l'époque chez LACTINA
  • Emmanuel GERMAIN, LACTINA
  • Benoit CHANTRY, CADSAR











La bousologie est révélatrice de ce qui se passe dans le rumen...

La bousologie n'est pas encore une science à part entière...mais presque !
Analyser quelques grammes de bouses permet d'en dire beaucoup sur la valorisation de la ration par les vaches laitière, mais aussi sur les risques métaboliques à venir ......ou présents !
Lors des Bov'idées 2007, j'avais invité la société CADSAR pour nous parler du sujet, car CENRALYS, leur firme service utilise un tamis, le C3TEK, pour réaliser ce type de diagnostique.
Vous avez la possibilité de visionner les explications de Benoit CHANTRY, mais aussi celles de Remy VALETTE.






Les fourragères : comment faire son choix

Lors des réunions bov'idées que j'organise tous les ans, j'avais invité BARENBRUG pour nous parler de la rénovation de parcelle, soit via un sursemis, soit via une rénovation complète.
C'est cyrille qui s'y colle !!!
Mais quoi semer ?
Pour combien de temps ?
Pour quelle exploitation ?
Sur quel type de terrain ?
Grace à cette vidéo, j'espère que vous apprendrez un  peu plus.